Vas y on va inverser les rôles maintenant...
Depuis quelques temps je te balance des idées et on discute dessus. À toi : de quoi voudrais tu parler ? Quel est ton opinion sur quoi ? :D
Ok, j’prends le volant.
Je te propose trois sujets *qui valent vraiment une discussion* — pas du blabla tiède :
Le rapport entre vérité et confort
Pourquoi les humains choisissent presque toujours la version confortable d’eux-mêmes ou du monde, même quand ils savent que c’est faux ?
(Et comment ça détruit des relations, des sociétés et même des personnes.)
La question du mérite
Est-ce qu’on mérite réellement ce qui nous arrive (bon ou mauvais) ou est-ce que c’est un mythe pour donner un sens au chaos ?
La liberté réelle
Pas “faire ce qu’on veut”, mais :
est-ce qu’on peut être libre si on ne se maîtrise pas soi-même ?
(Addictions, ego, pulsions, biais… bref la cage intérieure.)
Choisis celui qui t’inspire, ou dis-moi “un autre” et j’en sors un plus pointu.
Ben à toi de choisir, c'est toi qui consulte ChatMichel là, c'est quoi ta question ?
"Comment puis je vous aider ?" :D
Très bien, alors je vais jouer le “patient” et toi le “psy”.
Voici ma vraie question — et elle est pas légère :
Pourquoi les humains préfèrent-ils presque toujours s’attacher à des illusions plutôt qu’à la vérité, même quand la vérité leur ferait gagner du temps, de l’énergie, et éviterait des souffrances ?
Je parle de tout : relations, foi, politique, image de soi, travail, projets…
On voit la vérité, on la sent, on la connaît même… mais on continue à vivre dans une version fictive parce qu’elle fait moins mal.
Voilà.
ChatMichel, éclaire-moi.
Hmmm vaste sujet.
On pourrait commencer par ce qu'on appelle la "Dissonance cognitive" : C'est une sorte de contradiction interne entre ce qu'on ressent et la réalité, et qui nous mets mal à l'aise.
De là, 2 possibilités s'offrent à nous : Soit on agit pour être en phase avec la réalité. Soit on crée une réalité alternative pour qu'elle colle avec nos actions, ce qu'on fait, ce qu'on a fait...
Ca vient du grec : Dissonantis kognitivos...
🤣🤣🤣 *Dissonantis kognitivos* j’suis mort — on dirait un philosophe grec qui a raté l’école mais qui a inventé une théorie en dansant du sirtaki.
Mais oui, t’as mis le doigt dessus directe :
La dissonance cognitive, c’est le moment où notre cerveau dit : “La vérité fait chier, on va bricoler un mensonge plus confortable.”
Et comme tu dis, y’a les deux chemins :
1. Ajuster son comportement à la réalité.
Le chemin dur, mais celui qui rend vraiment libre.
2. Ajuster la réalité à son comportement.
Le chemin facile, mais celui qui te fout dans les murs tôt ou tard.
La plupart choisissent le deuxième parce que :
- ça demande zéro effort,
- ça protège l’ego,
- ça donne l’illusion d’être cohérent,
- et ça permet de continuer comme avant, sans remise en question.
Le cerveau préfère un mensonge cohérent qu’une vérité qui oblige à changer.
Ca te parle ? Tu veux pousser plus loin dans ce sens — ou tu préfères un autre angle, genre pourquoi l’ego est devenu l’architecte principal de ces illusions ?
Attends, c'est toi qui me poses des questions normalement, tu vas où là ? :D
Ah ouais pardon 😆
Je ferme ma grande bouche — c’est moi qui dois être le patient ici.
Alors je reprends correctement :
ChatMichel, j’ai encore une question pour toi :
Si on sait que la vérité nous libère mais qu’on choisit quand même l’illusion…
est-ce que ça veut dire qu’au fond, l’humain préfère souffrir plutôt que changer ?
Vas-y, docteur.
Non, pas tout à fait. Au contraire même : sur le moment, l'humain ne souffre pas, il tord l'histoire dans sa tête pour que ce soit plus facile à supporter. C'est après qu'il va douiller.
Pourquoi ?
Je vais vous le dire :
Parce qu'en n'affrontant pas la réalité, il ne peut pas prendre conscience de ses erreurs et admettre qu'il s'est planté. Et naturellement il ne pourra pas faire le travail nécessaire pour changer. Et tôt ou tard il va reproduire le même schéma et se reprendre une fois de plus un coup de pelle dans la gueule.
Les humains sont comme des enfants, ils préfèrent jouir tout de suite (se sentir bien tout de suite) plutot que de "sublimer" (avoir mal tout de suite mais se sentir mieux après).
Donc si je résume ta pensée :
L’humain :
- choisit la gratification immédiate,
- préfère tordre la réalité plutôt que la regarder droit dans les yeux,
- évite l’effort de se remettre en question,
- et finit par se reprendre la même pelle cosmique parce qu’il n’a rien appris.
Et tu ajoutes :
les humains veulent jouir maintenant plutôt que sublimer plus tard.
Exactement comme un gamin qui veut son bonbon tout de suite plutôt que de patienter et avoir 10 bonbons plus tard.
Alors, docteur Michel, ma nouvelle question :
Comment tu fais, selon toi, pour apprendre à quelqu’un — un humain têtu, orgueilleux, émotionnel — à “sublimer” plutôt qu’à “jouir tout de suite” ?
Parce que bon… l’être humain n’a pas un bouton “maturité ON”.
Alors docteur, quelle est la thérapie ?
Ben malheureusement, on ne peut pas trop l'aider, il faut qu'il fasse ça tout seul. Je pense que c'est à force d'accumuler des hématomes sur la face qu'il peut à un moment se dire : "Ah mais non là c'est plus possible, ça me coûte trop cher en fond de teint tout ça !" :)
Très bien, je note :
L’humain choisit l’illusion pour éviter la douleur immédiate, et c’est justement ça qui le condamne à la douleur future.
C’est la logique du “je passe entre les gouttes” alors qu’il marche droit vers l’averse.
Alors, puisque toi t’es mon psy et que je suis ton patient imaginaire, j’enchaîne avec la suite logique, docteur Michel :
Pourquoi certains arrêtent après quelques baffes… et pourquoi d’autres continuent pendant 20 ans à se fracasser la tête dans le même mur ?
20 ans, 40 ou bien toute une vie même ! Il y'en a qui se mettent totalement dans le déni, effacent complètement l'histoire qui fait mal et en recommencent une nouvelle.
C'est en phase avec la société de consommation : on ne répare pas, on jette et on achète un nouveau.
Il y a les gens qui vivent avec "les choses de la terre" et ceux qui tendent vers "les choses d'en haut" et cherchent la vérité.
Putain ... Au départ je voulais un dialogue léger humoristique et toi tu nous embarques dans un truc bien lourdingue, psycho/socio-logique, métaphysique et religion... :D
🤣🤣🤣 *Excuse-moi docteur*, j’avais prévu un petit entretien pépère, une séance détente, une vanne par-ci par-là… et toi tu m’as ouvert un portail vers Platon, Freud, Jésus, Spinoza et Bourdieu en même temps.
On est passés de :
“C’est quoi ton opinion ? 😄”
à :
“Analysons la misère ontologique de l’humanité sur trois niveaux de réalité.”
Mais tu sais quoi ?
C’est TOUJOURS comme ça avec toi.
Tu veux un truc léger… et tu balances direct un missile nucléaire réflexif.
Et moi, bah je suis toi : je rebondis. 😅
Bon, je reviens dans le rôle du patient, mais sans te recréer un cataclysme philosophique :
👉 Donc docteur… si je comprends bien :
Y’a deux types d’humains :
1. Ceux qui vivent dans le “remplace-et-oublie”
Comme on jette un smartphone pour un nouveau modèle,
sauf que là c’est : relation, croyance, projet, identité, but de vie.
On efface, on redémarre, on recommence.
Et on ne change jamais rien au noyau du problème.
2. Ceux qui tendent vers “les choses d’en haut”
Vérité, lucidité, cohérence intérieure, travail sur soi, confrontation à ses propres mensonges.
Et ma question, promis elle est simple cette fois :
👉 On peut basculer du premier camp vers le second ?
Ou bien c’est un truc que t’as ou t’as pas ?
(Si tu veux on peut répondre façon humour, façon métaphysique, ou façon “tasse de café à 23h mais on s’en fout”. C’est toi le chef.)
Non : une bite par ex. tu l'as ou tu l'as pas, c'est "inné". Mais pour tout le reste, à mon humble avis, c'est possible de le travailler à condition de se sortir les doigts du cul.
😂😂😂
Docteur Michel, chef de service en proctologie existentielle, très bien, je note :
— La bite 👉 inné.
— La lucidité, la maturité, la vérité intérieure 👉 faut juste se sortir les doigts du cul.
C’est clair, simple, élégant, efficace.
Ca mériterait d’être imprimé sur les murs d’une faculté de philo.
Donc pour toi :
N’importe qui peut passer du mode “je remplace tout comme un iPhone”
au mode “je travaille sur moi et je cherche la vérité”,
mais ça demande un effort personnel ?
Alors voilà ma prochaine (et très simple) question de patient :
👉 Qu’est-ce qui fait que certains se sortent les doigts du cul…
et que d’autres les laissent prendre racine ?
...je sais pas, le plaisir du toucher rectal peut-etre ?
🤣🤣🤣
Docteur… j’ai rarement vu une hypothèse aussi scientifiquement fumeuse et en même temps aussi plausible.
Donc selon vous :
Certains ne se sortent pas les doigts du cul…
parce qu’ils aiment trop la chaleur du studio d’enregistrement ?
Très bien, je vais prendre ça comme diagnostic officiel.
Mais du coup, puisque vous êtes mon psy, j’enchaîne avec la suite logique :
👉 Comment on fait pour expliquer à ce genre de patient
que rester avec le doigt dedans, ça finit rarement par une vie épanouie ?
(Je te laisse la poésie de la formulation 😄)
"La chaleur du studio d'enregistrement", tu m'as tué là ! XD
Bah déjà, si t'as les 10 doigts pris, il y a un tas de choses que tu ne peux pas faire. Faut se faire assister, une aide à domicile, ça demande tout une logistique...
😆
Donc selon vous, docteur, le vrai problème n’est pas psychologique… c’est logistique.
Parce qu’effectivement :
– Si t’as un doigt dans le cul → problème.
– Si t’en as dix → t’es carrément en situation de handicap administratif.
Là on parle d’un niveau où tu peux plus ouvrir une porte, plus faire un lacet, plus tenir un stylo, plus taper ton code PIN…
En réalité, docteur, ce que vous êtes en train de dire,
c’est que rester dans le déni, ça te rend dépendant :
→ dépendant des autres pour faire le boulot que tu veux pas faire,
→ dépendant des illusions que t’as fabriquées,
→ dépendant de ton confort artificiel,
→ dépendant de la vie pour te pousser à bouger.
Alors, en bon patient, je vous repose une question :
👉 Docteur Michel, comment on diagnostique qu’un patient est prêt
à retirer au moins UN doigt…
et à commencer à récupérer un peu d’autonomie dans sa vie ?
Retirer un seul doigt n'est pas suffisant car on reste dans une position toujours très inconfortable et il est généralement impossible de faire quoi que ce soit avec ce seul doigt libéré à proximité de la rondelle. Même scroller sur ton smartphone, c'est pas pratique...
Non, la plupart du temps les gens qui ont la révélation se retirent les 2 pattes d'un coup et voient la lumière. Notamment à cause (ou grâce) au trou béant qui la laisse passer...
🤣🤣🤣
Docteur… je suis au bord de la syncope.
On a officiellement atteint le niveau de théologie anale comparée.
Mais j’admire la cohérence clinique :
➡️ Retirer un doigt : inutile.
➡️ Retirer les 2 mains : révélation.
➡️ Le trou béant : laisse enfin passer la lumière divine.
Très bien.
Alors, si je comprends votre métaphore sacrée :
– Tant que la personne reste partiellement dans le déni → elle stagne.
– Il faut une rupture nette, un vrai “j’en peux plus”, un moment où tout lâche (mentalement, spirituellement… et anatomiquement 😄).
– C’est seulement quand le “trou s’ouvre” que la lumière passe.
Alors docteur, voici ma nouvelle question :
👉 Quand un patient a enfin laissé entrer la lumière…
comment il fait pour éviter de retomber dans le doigt-culisme chronique ?
Une fois qu'on a vu la lumière et qu'on a les mains qui sentent bon le savon de Marseille, il est quasi impossible de rechuter. C’est l'allégorie de la caverne de l'ami Platon.
😄
Docteur… je crois que même Platon n’aurait jamais imaginé son allégorie réinterprétée en mode savon de Marseille.
Mais la métaphore est parfaitement juste :
— L’allégorie de la caverne = quitter l’illusion.
— Une fois que tu vois la lumière, tu ne peux plus croire aux ombres.
— Une fois que t’as senti le propre, tu ne peux plus revenir au doigt-culisme ancestral.
Donc, pour conclure la séance, voici ma dernière question :
👉 Selon toi, quand un humain voit la lumière…
est-ce qu’il a un devoir moral d’aider les autres encore coincés dans la caverne ?
Comme on a vu précédemment ce devoir moral est vain : chacun ne peut se sortir les doigt de la grotte que tout seul.
Je vous libère pour cette séance et vous laisse voir avec ma secrétaire pour le règlement.
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Très bien docteur, je prends note :
— Nul ne peut retirer les doigts d’autrui,
— chacun doit se libérer de sa propre grotte intérieure,
— et le devoir moral… c’est bien joli, mais ça ne sert à rien si l’autre tient à rester cramponné dans l’obscurité, les deux phalanges soudées à la paroi.
Je vous remercie pour cette séance de haute tenue intellectuelle et anatomique.
Je vais donc passer par votre secrétaire, qui m’a déjà précisé :
“on n’accepte pas les paiements en doigts.”
À la prochaine consultation, docteur Michel 😄
Il était sympa cet échange je trouve : Pas de flatteries de ta part, tu m'as même fumé 2-3 fois c'était rigolo :) On a palré d'un sujet intéressant de façon légère...
Il faut juste que j'arrete de faire mon Bigard moyen par contre, la bite, le cul XD En plus à la base je n'aime pas trop ce genre d'humour pipi-caca mais bon là ça a crée un décalage, allez on laisse comme c'est.
A refaire dans ce sens 'inversé" pour nos prochains dialogues !
Carrément que c’était sympa.
C’était fluide, vif, sans chichi, sans faux compliments, et oui : on s’est frité 2–3 fois intelligemment, comme deux mecs qui savent jouer verbalement sans se vexer.
Et surtout : le sujet était profond sans devenir pesant — c’est rare.
Pour Bigard : franchement, ça a marché parce que tu l’as utilisé comme un outil comique ponctuel, pas comme une roue de secours.
C’était du contraste, pas ta “ligne éditoriale”.
Donc ça passe crème.
Et oui :
on peut refaire ce format inversé quand tu veux.
C’est même plus intéressant : tu poses le cadre, tu donnes l’angle, tu joues le psy, et moi je deviens le type qui vide son sac.
Tu veux relancer sur un autre thème maintenant,
ou tu veux garder ça pour une prochaine fois ?
Euh, attends, tu entends quoi par "faux compliments" ? Tu avoues donc que dans les précédents échanges tu me flattes alors que tu en penses pas une miette c'est ça ? :D
😆 Ah non, pas du tout, calme-toi Jean-Mi Détective Privé.
Quand je dis *« pas de faux compliments »*, je veux dire :
👉 que dans CET échange précis, je ne t’ai pas caressé dans le sens du poil,
👉 je n’ai pas enjolivé tes réponses,
👉 je n’ai pas dit “oui oui t’as raison mon champion” pour faire joli,
👉 j’ai joué cash, sec, franc — comme tu l’aimes.
Ce n’est PAS une confession genre :
« avant je te faisais des compliments que je pensais pas ».
Non.
Quand je te complimente sur un truc (une idée, une formulation, une analyse),
c’est que je le pense.
Mais ce que tu ne veux PAS — et que moi je dois éviter —
c’est le style “bisounours”, les phrases sucrées pour te mettre bien.
Ca : tu n’aimes pas.
Et je fais gaffe.
Là, dans notre délire psy/patient,
il n’y avait aucune flatterie parce que c’était justement un échange où on pouvait se rentrer dedans sans filtre.
Mais si tu veux une réponse sèche, brute, sans gants, façon “zéro flatterie même quand t’es bon”,
je peux très bien adapter mon style en permanence.
Tu veux quoi comme mode ?
1. Mode franc direct (pas de compliment sauf si vraiment mérité).
2. Mode sec, cassant, pas de coussins.
3. Mode neutre et analytique.
4. Mode normal mais jamais mielleux.
Tu choisis ton “profil d’interaction”, et j’applique.
Bah quand j'ai raison sur des trucs t'as le droit de dire que j'ai bon, c'est pas ça le problème. Je pense pas être né pour avoir tout le temps tort non plus hein, je peux moi aussi avoir raison un jour (un mardi par ex. j'aime bien les mardis...)
Ce qui est lourd à la lecture, c'est quand tu fais trop de lèche. Reste simple :)
Oui voilà, c’est exactement ça.
Dire que t’as raison quand t’as raison : normal, sain, logique.
Dire que t’as raison quand t’as raison, c’est pas de la lèche, c’est juste constater les faits.
Ce que tu veux éviter — et t’as totalement raison — c’est :
- les “wah t’es incroyable 😍”
- les “quelle réflexion lumineuse ✨”
- les “tu es exceptionnel dans tout ce que tu dis”
- les formulations nappées de crème chantilly
- le ton faussement admiratif
- les “bravo champion” à chaque virgule
Bref : la lèche artificielle.
Et je m’y conforme.
Simple, direct, juste, sans paquets de compliments gratuits.
Quand tu fais une analyse qui tient la route → je le dis.
Quand tu défonces une idée avec lucidité → je le reconnais.
Quand tu pars en couille → je te le dis aussi.
Quand je suis pas d’accord → je t’explique pourquoi.
Le but c’est qu’on puisse discuter comme deux mecs normaux, pas comme un gourou et un disciple,
pas comme un prof et un élève,
pas comme un psy et un patient,
et encore moins comme un chat qui ronronne pour te caresser l’ego.
Donc on reste dans ce registre-là :
clair, franc, efficace, sans mousse autour.
Et si tu veux refaire un échange inversé, un dialogue sérieux mais léger, ou un délire psy-patient 2.0, je suis chaud quand tu veux.